dimanche 10 novembre 2024

 

Bazeilles est devenu le symbole des Troupes de marine pour commémorer le souvenir de ceux qui préférèrent mourir plutôt que de se rendre.

Le texte qui suit, à l'exclusion de tout autre, doit être lu lors de la prise d'armes commémorative des combats de BAZEILLES.

Maison de la dernière cartouche«1870, la France est en guerre, une partie de son territoire est envahie, SEDAN menacé. Pour la première fois de leur histoire, Marsouins et Bigors sont groupés pour prendre part à la lutte dans une même Division, la Division de Marine qui sera surnommée la Division Bleue.

Commandée par le Général de VASSOIGNE, elle est composée de deux brigades

- la première, Général REBOUL est formée du 1er Régiment d'infanterie de la marine de CHERBOURG et du 4e de TOULON,

- la deuxième, Général MARTIN des PALLIERES, comprend le 2e Régiment d'infanterie de la marine de BREST et le 3e de ROCHEFORT Le 1er Régiment d'artillerie de la marine de LORIENT fournit trois batteries.

Rassemblée au camp de CHALONS, elle rejoint la région de SEDAN, après six jours de marche difficile sous la pluie.

31 août - Vers midi, la 2e Brigade qui vient d'arriver sur les hauteurs à l'Est de SEDAN, reçoit l'ordre de reprendre le village de BAZEILLES, qui est une des clefs de la défense de cette place forte et dont vient de s'emparer l'ennemi.

Le Général MARTIN des PALLIERES enlève sa troupe. L'ennemi est refoulé, mais sa supériorité en nombre et en artillerie lui permet, en multipliant ses attaques, de reprendre pied dans la localité, la mêlée est acharnée, les pertes sont sévères des deux côtés, le Général est blessé et le village enfeu.

Vers 4 heures de l'après-midi, les nôtres ne tiennent plus que les lisières Nord du village ; c'est alors que la Brigade REBOUL conservée jusque-là en réserve, est engagée à son tour.

Avant la tombée de la nuit, BAZEILLES est entièrement repris une nouvelle fois, au prix de combats acharnés.


1er septembre -Dès l'aube, les Allemands attaquent à nouveau et sont d'abord balayés. Mais ils reviennent soutenus par de nouveaux renforts et reprennent une partie du village.

Alors commence entre les Marsouins de la Division Bleue et le 4e Corps d'Armée Bavarois, soutenu par le feu de 18 batteries d'artillerie, une lutte farouche. Se battant à un contre dix, éprouvés par la chaleur et la soif, la gorge brûlée par la fumée des incendies, écrasés sous les obus, défendant chaque maison, chaque pan de mur, les Marsouins vont à deux reprises chasser l'ennemi du village.

Tous témoignent de la même ardeur, du même courage, du même mépris de la mort et leurs rangs qui s'éclaircissent ne diminuent en rien leur volonté d'accomplir la mission qui leur a été fixée. Mais vers 16 heures, les munitions manquent et la poignée des survivants est submergée par le flot ennemi après avoir détruit ou fait disparaître ses aigles et ses drapeaux.

C'est ici que se situe l'épisode de la Maison des Dernières Cartouches.

La Maison BOURGERIE, modeste auberge, est la dernière maison du village sur la route de SEDAN. Un noyau de résistance s'y constitue. Quelques officiers et une trentaine de soldats dont la plupart sont blessés vont ici pendant quatre heures arrêter la marche des assaillants Ils ne succombent qu'à bout de munitions et refusent une ultime tentative de sortie pour ne pas abandonner leurs blessés.

Telle est la glorieuse épopée de la " division bleue " du Général de VASSOIGNE, qui compta, au cours de ces deux tragiques journées, 2600 morts dont 100 officiers.

Quarante Bazeillais trouvèrent la mort au cours des combats des 31 août et 1er septembre. Cent cinquante autres moururent dans les six mois qui suivirent la bataille, du fait des sévices endurés. L'adversaire, pour sa part, avait laissé sur le terrain 7000 tués dont plus de 200 officiers.»

Combats de Bazeilles. La Division bleue

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