jeudi 19 septembre 2024

 

Ce samedi 19 septembre, sous la reponsabilité du colonel (er) Maurice Michel, l'AATDM26-07 a commémoré le 150ème anniversaire de Bazeilles. Un hommage émouvant a été rendu au capitaine N'Tchoréré et à son fils, morts héroïquement pour la France les 7 et 8 juin 1940.

Nous reproduisons ici le texte rédigé à cette occasion par le colonel Maurice Michel.

 

Évocation du Capitaine Charles N’TCHORERE. (1896 1940).

capitaine N'Tchoréré 

Né en 1896 dans une famille de notables gabonais. Après des études à Libreville dans une mission chrétienne, il suit son père comme agent commercial au Cameroun allemand. A la déclaration de guerre, il retourne au GABON. En 1915, il se porte volontaire pour rejoindre le front. Il termine la guerre comme sous officier.

En 1919, il choisit de poursuivre une carrière militaire et participe aux combats du Maroc.

En 1922, il entre à l'école des Officiers de Fréjus d'où il sort major .

Il rejoint la Syrie où il est gravement blessé et cité en 1925.

Il demande à rejoindre le Soudan , où il prend le commandemant de la Compagnie Hors rang du 2ème RTS (Rgt. de Tirailleurs Sénégalais). Il dirige en même temps l’école d’Enfants de Troupe de KATI. Promu capitaine en 1933, il rejoint le Sénégal pour y diriger l’importante école d'Enfants de Troupe de ST LOUIS. 

A la déclaration de guerre en 1939, malgré son âge, il demande à rejoindre le front. Affecté au 53ème RICMS (Regiment d’Infanterie Coloniale Mixte Sénégalais) , il prend le commandement de la 7ème compagnie de combat.

Le 7 juin, La compagnie, retranchée dans le village d'Airaines prés d'Amiens est chargée de la défense d’un des rares points de passage sur le canal de la Somme. Après plus de 72 heures de féroces combats, contre des unités de la 7ème Panzer de Rommel pour qui ce point de passage était essentiel, les survivants de l'unité (10 sénégalais et 5 européens) à court de munitions, sont faits prisonniers.

Les Allemands  exaspérés par cette résistance inattendue et par le fait que les combattants de ce régiment sont pour la plupart des Africains ordonnent de séparer les européens des africains. Ordre est donné au capitaine N'Tchoréré de rejoindre le groupe des Africains. Le capitaine refuse d'exécuter l'ordre et revendiquant son statut d’officier français, se dirige vers le groupe des officiers français survivants. Alors , un fedwebel, s’approche de lui et l’abat d’une balle dans la nuque. Son corps est ensuite broyé sous les chenilles d’un char. Il n'a jamais été retrouvé.

Son fils Jean Baptiste , caporal au 2ème RIC (Régiment d’Infanterie Coloniale) , est tué au combat le lendemain, le 8 juin. Tous deux ont été cités pour leur conduite héroique.

Peu avant sa mort, Charles N'Tchoréré avait écrit à son fils. Voici un extrait de cette lettre : "Mon fils, j'ai là sous les yeux ta dernière lettre. Comme je suis fier d'y trouver cette phrase : Quoi qu'il en arrive, papa, je serai toujours prêt à défendre notre chère patrie, la France. Merci, mon enfant, de m'exprimer ainsi ces sentiments qui m'honorent en toi... La vie, vois-tu, mon fils, est quelque chose de cher. Cependant, servir sa patrie, même au péril de sa vie, doit l'emporter toujours !" Et d'ajouter : "J'ai une foi inébranlable en la destinée de notre chère France. Rien ne la fera succomber et, s'il le faut pour qu'elle reste grande et fière de nos vies, eh bien, qu'elle les prenne ! Du moins, plus tard, nos jeunes frères et nos neveux seront fiers d'être français et ils pourront lever la tête sans honte en pensant à nous."

stèle du capitaine N'Tchoréré

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