Homage de Bourg lès Valence au caporal chef Blasco
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Le caporal chef Blasco est mort le vendredi 24 septembre dernier, au MALI. Une cérémonie d'hommage a eu lieu le vendredi 1er octobre au cimetière de Bourg lès Valence. Parmi les autorités présentes on a noté la présence du Général d'Armée(2S) RACT MADOUX, du chef de Corps du 1er Spahis et d'un Lieutenant Colonel du GAMSTATT, ainsi que le Chef de bataillon ANSELME, DMD adjoint du département. Le Colonel Michel, Président de l'Association des anciens des Troupes de marine de la Drôme et de l'Ardèche a rendu hommage au caporal chef Blasco en ces termes: « vendredi 24 septembre 2021. Natif de Grenoble, le caporal-chef Maxime Blasco (34 ans) a servi toute sa carrière au 7e BCA où il s'était engagé, à 25 ans, le 1er août 2012. Il se spécialise comme tireur de précision (TP) puis tireur d’élite (TELD) du groupe commando montagne (GCM). Sa progression aura été extrêmement rapide, et sa carrière s'est avérée très riche. Au point que c'est assez inédit, l'Armée de terre puis l'EMA ont détaillé ce soir les engagements opérationnels du commando mort au combat. Manifestement, ce soir, les états-majors, EMAT et EMA ont souhaité marquer le coup devant un tel parcours. Le jeune commando est d'abord déployé en RCA en juin 2014, au Tchad et au Sénégal comme TP. Ses actions lui vaudront sa première croix de la Valeur militaire, avec étoile de bronze. De septembre 2016 à janvier 2017, il sert au Mali au sein du groupement Spartan, comme tireur d'élite. Il participe à des missions d’infiltration en profondeur, qui mèneront à l’arrestation ou la neutralisation de GAT. Il revient à Barkhane la même année, de septembre 2017 à janvier 2018 et s'illustre à nouveau. D'abord de nuit, en tête de colonne d'assaut, il capture quatre des cinq GAT armés retranchés dans une maison. Puis il est également impliqué dans la saisie d’un dépôt important d’armes et d’explosifs, "après une infiltration en zone hostile, il participe à l’immobilisation des sentinelles ennemies". Ces actions lui valent sa deuxième CVM, avec étoile de bronze. Il revient au Sahel pour son troisième mandat Spartan de mai à septembre 2018. Cette fois, il est posté comme tireur embarqué sur Gazelle et délivre ses premières cartouches depuis les airs, une technique rare maîtrisée par les meilleurs des unités commandos conventionnels et des forces spéciales, et oblige à faire corps avec l'hélicoptère et son équipage. Il "empêchera à plusieurs reprises, la réorganisation d’un groupe armé terroriste dans une zone boisée très dense" et "neutralisera un convoi de véhicules". La troisième croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze est attribuée au retour. Son quatrième mandat Spartan est celui qui le fait passer à la postérité, sans encore mettre un visage sur l'acte héroïque. Il est déployé à partir de mai 2019 et dans la nuit du 13 au 14 juin, en effectuant à nouveau des tirs de neutralisation sur une trentaine de GAT. Sa Gazelle est touchée par les tirs du sol. L'impact est tellement violent qu'il est éjecté quand la SA342 se crashe. Lui même blessé, il extrait les deux pilote de la Gazelle qui commence à prendre feu, alors que les GAT continuent à tirer, y compris lorsqu'il transporte ses frères d'armes vers un Tigre du GTD-A qui vient de poser. Il arrime les deux pilotes au train d'atterrissage selon la procédure Tigrex, développée plus de dix ans plus tôt en Afghanistan. Il trouve encore de la place disponible, et l'équipage du Tigre les extraira de la zone de danger. Les trois combattants s'en sortent tous les trois, et miraculeusement indemnes. Ses blessures obligent au rapatriement en France, avec les deux pilotes, quelques jours après. |
Face à Dorothée Olliéric, le TELD confessera, avec une sorte de sourire à peine masqué par le cache-col, avoir "ressenti de l'impuissance" quand la Gazelle l'a amené au sol, pensant y rester, ce jour-là. La journaliste de France 2 évoque un "héros", lui dit avoir vu ce jour-là des "personnes courageuses" (ce qui s'applique assurément aussi à l'équipage du Tigre) et préfère garder le souvenir d'une "action collective". Il se rappelle, sur un stand de tir des Alpes, qu'il s'était toujours juré qu'il "arrêterait au premier accident en mission". Et dans la demi-seconde qui suit, constate que ce "métier, c'est une passion, c'est une peu une drogue, l'esprit de camaraderie, l'action, l'adrénaline, cette sensation de servir à quelque chose finalement. Ça a pris le dessus sur mon accident, et je me sens de repartir".
Il reçoit une croix de la Valeur militaire avec étoile de Vermeil. Le président de la République lui remet la médaille militaire, le 18 juin 2021.
Le même pourrait bien lui remettre la Légion d'honneur à titre posthume, pour ce cinquième mandat commando au Sahel, qui l'a emporté.
Le caporal-chef Maxime Blasco était pacsé et père d’un enfant.
